L’éducation et la jeunesse comme réponses à nos crises contemporaines

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Retour sur le sommet de l’Éducation de l’ONU et la conférence Global Futures avec François Taddei

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Learning Planet Institute – François Taddei ©Quentin Chevrier

“Faisons en sorte que les élèves d’aujourd’hui et les générations futures puissent accéder à l’éducation dont ils ont besoin, afin de créer un monde plus durable, plus inclusif, plus juste et plus pacifique – pour toutes et pour tous.” C’est par ces mots qu’António Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, a ouvert le Sommet sur la Transformation de l’Éducation qui a eu lieu le mois dernier à New York.


Pendant quatre jours, du 16 au 19 septembre, le Sommet de l’ONU s’est employé à placer l’éducation au premier rang de l’agenda politique mondial, en s’appuyant sur le constat suivant : “dans un contexte de crise climatique, de transformation technologique rapide, de changements profonds du monde du travail, d’une baisse de la confiance dans les institutions publiques, de l’érosion des valeurs démocratiques […], les systèmes d’apprentissage actuels ne répondent plus aux besoins des enfants, des jeunes et des apprenants de tous âges.

Du fait de son expertise en matière d’éducation, le Learning Planet Institute – représenté par François Taddei, son fondateur et président, Gaëll Mainguy, Directeur Adjoint et Leonora Dowley, Cheffe de projets partenariats – était invité à participer à l’événement.

Aux mêmes dates et également à New York se tenait la Global Futures Conference 2022 (ou GF22), dont l’Institut est partenaire. Co-organisée par la Arizona State University et la Earth League, la GF22 réunit des membres des secteurs publics et privés, des scientifiques, des jeunes et des militant·e·s du monde entier autour de la question suivante : “Quels sont les résultats à atteindre et les actions à entreprendre pour accélérer les transformations nécessaires à l’avènement d’une planète sûre, juste et habitable pour tous ?

Retour, avec François Taddei, sur ces deux événements internationaux majeurs.

Quelle était l’ambiance générale du Sommet de l’ONU ?

C’était une première pour moi d’assister à un Sommet de l’ONU mais, apparemment, celui-ci revêtait une caractéristique assez unique : il est rare qu’il y ait autant de jeunes intervenant·e·s. C’était aussi la première fois qu’ils ont pu remettre une déclaration écrite au Secrétaire Général qui était ravi de mettre en avant leurs recommandations. 500 000 jeunes à travers le monde se sont ainsi exprimés sur leur avenir devant les plus hauts représentants des États. Cette déclaration, remarquable, a été unanimement applaudie !


Nous affirmons qu’il faut adopter une approche intersectionnelle, intersectorielle et transversale, fondée sur les principes des droits de l’homme, du développement durable, de l’égalité hommes-femmes, de la justice climatique, de l’inclusion, de l’équité, de l’égalité et de la solidarité, dans toutes les actions visant à transformer l’éducation et ses systèmes aux niveaux local, national, régional et mondial.
Extrait de la Déclaration de la jeunesse sur la transformation de l’éducation


Vous avez par ailleurs participé au Global Futures 2022, l’événement et les discussions ont-elles acquis une dimension particulière à la suite du sommet de l’ONU ?

Très peu de gens avaient assisté aux deux événements : seulement notre équipe et des étudiant·e·s de l’Arizona State University, ce qui nous a permis d’avoir une vision et une approche plus globale.
Dès l’ouverture du GF 2022, on nous a demandé ce qu’on pensait du programme de l’événement. Et parce que l’on venait du sommet de l’Education de l’ONU, on pouvait dire : il faut donner la parole aux jeunes.
Ce qui était drôle, c’est qu’au départ, l’éducation avait un rôle très mineur dans les discussions du GF22. Néanmoins tout le monde s’est aperçu que, pour toutes les problématiques soulevées, les solutions proposées contenaient toujours et invariablement l’éducation.

Il y avait une urgence évidente dans le discours du Secrétaire Général, cela s’est-il aussi ressenti dans les échanges que vous avez eus ?

Oui, c’était très net. Ainsi, la conférence Global Future 2022 était uniquement consacrée à l’urgence. Les discussions sont parties d’un constat accablant : depuis l’établissement des Objectifs de Développement Durable en 2015, alors que les limites planétaires sont hyper fragiles, la totalité des États sont en retard sur l’atteinte de ces Objectifs.

Tout pointe vers une accélération des transformations à mener grâce à l’éducation. Il faut revoir l’éducation à l’aune des défis actuels et, notamment, des enjeux environnementaux. Il devient ainsi évident pour tous les acteurs de l’éducation qu’il faut “verdir” les programmes (“greening the curricula”), mais aussi les “bleuir”, c’est-à-dire les retravailler en ayant en tête les enjeux climatiques et les problématiques spécifiques des océans. On observe une prise de conscience globale sur le fait que les programmes académiques doivent être co-construits avec les jeunes. C’est ce que l’on s’emploie à faire au Learning Planet Institute.


Que retenez-vous de ce Sommet de l’ONU ? Comment cela va-t-il influencer la stratégie du Learning Planet Institute, ses propres réflexions, travaux et projets ?

Il était très intéressant de voir que nos priorités et préoccupations – la jeunesse et l’éducation – sont alignées avec celles de l’ONU et de l’UNESCO.
Au Sommet, nous avons constaté que beaucoup d’échanges reprenaient le concept de Global Citizenship Education (GCED). Soit, le fait d’envisager notre citoyenneté et la résolution des défis de notre temps de manière globale et ainsi devenir acteur·rice·s d’un monde inclusif, tolérant, pacifique et durable. Une notion qui se rapproche fortement de celle que nous déployons à l’Institut : le planetizen.

Pendant la conférence, cette idée de planetizen – celle de changer de paradigme, de regard sur nous-mêmes et sur la planète, a trouvé un fort écho.
Nous nous réjouissons de voir que des idées du Learning Planet Institute sont en accord avec les publics que nous avons rencontrés. Une partie de nos intuitions, de nos discussions résonne avec ce que veulent les jeunes et avec ce que veulent mettre en place les représentant·e·s. Cela renforce notre légitimité, et nous permet de faire de nouvelles rencontres, de créer des synergies et des collaborations.

La transformation du Learning Planet Institute s’inscrit dans cette volonté mondiale de prioriser l’éducation et la jeunesse. D’autres partenaires s’inscrivent dans cette même lignée, quelle est la particularité du Learning Planet Institute ?

Je dirais qu’il y a plusieurs éléments. Déjà, notre position de “middle ground” (NB : “terrain intermédiaire”) : celle d’être à la fois un centre de recherche et de formations et de favoriser l’entrepreneuriat social. Nous savons travailler, à la fois, avec les institutions et avec les acteur·rice·s de terrain.

Ensuite, contrairement à de nombreux programmes qui ne s’inscrivent pas forcément dans la durée, nous travaillons toute l’année avec les jeunes : les parcours académiques que nous proposons forment et outillent les étudiant·e·s pour qu’ils puissent agir sur leur environnement local et global. Et nous aimerions continuer à faire en sorte qu’ils co-construisent ces programmes avec nous.

Avec les jeunes de “Fridays for Future”, nous avons relevé l’importance de proposer des diplômes en adéquation avec les crises d’aujourd’hui. C’est une autre de nos compétences : nous avons cette capacité d’être à l’écoute des jeunes. Notre transformation actuelle, du CRI au Learning Planet Institute, s’inscrit dans cette optique : nous avons pour ambition de placer jeunesse et éducation au centre de nos activités.

Enfin, nous avons la capacité de faire de la recherche scientifique sur ces sujets pédagogiques, adaptant perpétuellement nos modes de transmission et nos programmes.

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SDG Summer School – Learning Planet Institute ©Quentin Chevrier

Y-a-t-il des défis à relever propres au système éducatif français ?

Il y a bien sûr des particularités françaises à prendre en compte. En France, on vient d’avoir des élections, ainsi qu’un nouveau Ministre (Pap Ndiaye), qui a annoncé un grand débat sur l’école, il serait louable que les jeunes soient inclus dans ces discussions.

Un des défis français, c’est aussi la pédagogie verticale. Si on veut apprendre aux jeunes à relever les défis, il ne faut pas seulement des cours mais aussi fonctionner par projets, par expérimentation, leur donner des moyens d’action concrets, essentiels dans notre contexte actuel.

Laelia Benoit a émis le souhait de collaborer avec nous. Elle est pédopsychiatre et chercheuse associée au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de l’Inserm, mène des recherches sur l’impact du changement climatique sur le bien-être et la santé mentale des enfants et des adolescent·e·s, à l’université de Yale aux Etats-Unis. Elle constate que l’éco-anxiété va croissant mais que la meilleure manière de la traiter ce n’est pas de nier le problème – car, c’est de fait, un climat anxiogène -, ce n’est pas non plus seulement d’être bien ou mieux informé mais bien d’avoir le pouvoir de passer à l’action : de travailler dans un collectif, de monter des projets, de faire face aux problèmes ensemble.

Quelles sont les suites concrètes données à ces deux Sommets ?

A la suite du Sommet de l’ONU, il y a eu des annonces de financement, en particulier pour les pays les plus touchés par le Covid. En France, des financements ont été débloqués pour l’innovation pédagogique.

Au GF 2022, les chercheur·se·s ont compris qu’il fallait s’unir pour aller chercher de l’argent et se retrouver pour co-construire leurs recherches et créer des plateformes d’échange.

De notre côté, cela va nous permettre d’accentuer nos collaborations avec Global Futures, l’ensemble des acteur·rice·s de la recherche et de l’éducation et les jeunes de Fridays for future. Ce sera aussi l’occasion de renforcer nos liens avec l’Arizona State University avec laquelle nous aimerions construire différents programmes de recherche et d’enseignement.

Un mot, enfin, pour annoncer qu’une bonne partie des acteur·rice·s de ces deux sommets ont été invité·e·s à notre LearningPlanet Festival*, qui aura lieu du 24 au 28 janvier.


* Un événement qui célèbrera des centaines d’initiatives et acteur·rice·s du changement autour du monde autour de débats, de projections, de forums, des ateliers, de hackathons et bien plus encore, créés par l’Institut et ses centaines de partenaires dans le monde entier. L’occasion de s’interroger sur les nouvelles pratiques d’apprentissage, les technologies et espaces numériques, éducation au climat, le rôle de l’art et de la culture, les transformations systémiques pour apprendre à prendre soin de soi, des autres et de la planète.


Merci à François Taddei d’avoir répondu à nos questions !

  • Lire l’article « The Learning Planet Institute’s raison d’être and projects aligned with the UN Transforming Education Summit’s goals »
  • En savoir plus sur le Sommet de l’ONU sur la Transformation de l’Éducation
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[COMMUNAUTÉ] Jean-Philippe Cointet, chercheur et professeur

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MÊLER LES DISCIPLINES, ANALYSER LES PHÉNOMÈNES SOCIAUX



Jean-Philippe Cointet est professeur associé à Sciences Po. Il imagine des méthodes de modélisation des traces numériques afin de cartographier l’espace public et ses dynamiques. Il a fait partie de l’une des premières promotions du master AIRE-LiSc (Life Sciences) au  Learning Planet Institute (anciennement CRI). Rencontre.


Jean-Philippe Cointet est ingénieur et chercheur. Titulaire d’un doctorat en systèmes complexes, il a été formé à l’École Polytechnique. Aujourd’hui professeur associé à Sciences Po, et affilié au centre de recherche INCITE de l’Université de Columbia aux États-Unis, il a défendu son habilitation en sciences sociales à l’École Normale Supérieure (ENS) en 2017.

Omettre le Learning Planet Institute serait oublier un élément du parcours brillant de Jean-Philippe, qui a fait partie la toute première promotions du master AIV (Approches Interdisciplinaires du Vivant). « Nous avions une réunion hebdomadaire, et des présentations d’étudiant·e·s toute l’année », raconte Jean-Philippe. « Tout était de bric et de broc, un peu improvisé. On était dans un couloir de la cantine l’ENS ! », sourit-il. Cela n’altère pour autant pas la qualité des enseignements et des expériences que font les étudiant·e·s, très autonomes. « On nous disait : fabriquez votre parcours, débrouillez-vous ! ». Le master, dépourvu d’enseignements magistraux, met en avant l’esprit critique et l’esprit d’entreprise. « Nous pouvions choisir n’importe quel labo, n’importe quel article sur lequel travailler ». Les articles scientifiques étaient ainsi passés au crible : les étudiant·e·s déconstruisaient le protocole pour trouver d’éventuelles failles, et y remédier. « Nous faisions aussi la même chose à l’échelle de livres ».

Dans ce programme d’une vingtaine de personnes, Jean-Philippe est impressionné par le niveau global. « Tou·t·e·s mes camarades étaient très brillant·e·s : biologistes, mathématicien·ne·s, physicien·ne·s, certain·e·s venaient de l’ENS, étaient en thèse, d’autres venaient de l’étranger… » dit humblement le seul étudiant qui venait de Polytechnique. « Nous étions un groupe sympa et marrant », renchérit Jean-Philippe, qui fait à la fois allusion à ses camarades et aux enseignant·e·s. « Au sein de l’équipe pédagogique, il y avait un physicien rigolo, Stéphane Douady, qui nous parlait de physique des grains de sable et de morphogenèse des choux, Pierre Sonigo, docteur en biologie et en médecine, qui nous contait l’épigénétique, et les fondateurs du CRI Ariel Lindner et François Taddei, dont le parcours était très similaire au mien ».

Jean-Philippe va voir François Taddei pour lui parler de son projet de thèse, et lui expliquer à quel point il a besoin de le mûrir.

« De manière générale, il y avait une vraie générosité avec la jeunesse au sein du master. Ce n’était pas « vous les jeunes, vous ne savez rien », c’était tout le contraire ! Les gens étaient intéressés par l’expérience pédagogique au sens fort du terme. »

Jean-Philippe profite de ses trois stages de master pour explorer des milieux différents : le premier dans l’informatique des réseaux, le deuxième en neurosciences (en psychologie expérimentale) et le troisième, en modélisation des réseaux sociaux, au CRÉA (Centre de recherche en épistémologie appliquée de l’École Polytechnique). « J’ai appris mes gammes au CRÉA, je m’y suis acculturé. C’est un travail de longue distance », explique le chercheur.

C’est en effet au CRÉA de l’École Polytechnique que Jean-Philippe Cointet fait sa thèse, en lien avec l’Institut des Systèmes Complexes.

« Il y avait majoritairement des physicien·ne·s et des mathématicien·ne·s, qui souhaitaient acquérir une formation complémentaire par la recherche ». Jean-Philippe déjà familier avec le monde de la recherche, et est particulièrement stimulé par le CRÉA : « C’est un laboratoire incroyable. Un club de philosophes, de mathématicien·ne·s, de chercheur·se·s et d’intellos, très lié à l’histoire des sciences cognitives ». Avec Paul Bourgine et Pierre-Benoit Joly comme directeurs de thèse, Jean-Philippe associe la science des réseaux et les sujets controversés qui agitent le monde de l’agriculture à l’époque, comme les OGM (organismes génétiquement modifiés) et les nanotechnologies. Il analyse des blogs politiques (« le Twitter de l’époque, on est en 2004 et donc loin de Cambridge Analytica ! »), les réseaux, et le traitement automatique de la langue. Il fait de cette cartographie des traces textuelles une méthodologie d’enquête en sciences sociales.

L’INRAE lui ouvre un poste d’ingénieur de recherche au sein d’INRA-SenS (maintenant LISIS) qui lui offre une grande liberté pour développer des méthodes innovantes en sciences sociales computationnelles. « Cela permet de répondre à de vraies questions en sciences sociales ». Par exemple, Jean-Philippe étudie des objets d’actualité, des phénomènes sociaux et politiques et peut ainsi analyser des dynamiques socio-politiques plus globales.

« Le plus intéressant, ce sont les réseaux et les blogs. Nous travaillons sur des phénomènes sociaux en partant de la manière dont les individus communiquent, du texte qu’il y a derrière, des actes d’énonciation», explique-t-il.

Dans le travail de Jean-Philippe, il y a coévolution des structures d’interactions entre les individus et des interactions entre les individus eux-mêmes. « Même si nous sommes derrière un ordinateur, nous interagissons avec les gens. »

Avec des sociologues et d’autres modélisateurs, Jean-Philippe Cointet a développé la plateforme CorTexT. « C’est une plateforme qui mobilise l’intelligence artificielle pour l’analyse de textes en sciences sociales. Nous avons fait collaborer des informaticien·ne·s en sciences sociales mais aussi des anthropologues et des sociologues. C’était riche de voir le croisement de connaissances et de compétences, et leur complémentarité. » Aujourd’hui, la plateforme de collectes de données compte environ 5000 utilisateur·rice·s. Il est ainsi possible de partir d’un corpus de tweets et d’en extraire des textes pour faire une analyse de sentiments.

« Nous avons par exemple étudié les communes du Nord-Pas-de-Calais, en extrayant les commentaires des personnes qui s’exprimaient sur leur maire. Cela nous a permis de caractériser les modes de participation, et de voir les thématiques plus ou moins présentes à l’échelle des agglomérations. »

Aujourd’hui, les domaines de recherche de Jean-Philippe sont nombreux : analyse des réseaux sociaux (comme Facebook ou Twitter), scientométrie (la dynamique de production de connaissances en partant de données telles qu’elles sont produites par la science (comme le retour des données en oncologie)), cartographie des processus politiques (discours politiques, négociations internationales, ce qu’il fait notamment avec ses étudiants à la Paris School of International Affairs (PSIA)).

Aujourd’hui professeur à son tour, Jean-Philippe retiendra de son master AIV les principes forts d’horizontalité et de pratique par la recherche, qu’il déploie avec ses étudiant·e·s. « Cette expérience a été très structurante pour moi », conclut-il.


Un portrait de Marie OLLIVIER

SDG Summer School 2022 – Becoming a change maker

LPI SDGSummerSchool2021 QuentinChevrier 1 SDG Summer School 2022 - Becoming a change maker

The 2022 SDG summer school generated creative and concrete solutions to health and environment issues! Take a glance at the 2022 projects!

During an entire month, students from all around the world – and from all backgrounds – gathered at the MakerLab of the Learning Planet Institute to learn how to prototype open source, frugal and concrete solutions for a more sustainable society. This year, students came out with innovative projects to tackle health issues and their link to the environment.

Supported by the Institute of Challenges, co-founded by the Learning Planet Institute and the Université Paris Cité, this summer school runs every year from mid-June to the end of July. This immersion program entirely based on project-based learning has been carried out in partnership with other higher education institutions: the University of Geneva and the Tsinghua University.

Students are carefully selected to represent a large diversity of profiles and bring different expertises and perspectives: natural sciences, humanities, medicine, computer science, design, gaming or arts. Teams then use the best of this interdisciplinary environment to shape their ideas and materialize their projects.


Let’s discover the 2022 projects!

Capture d e cran 2022 09 20 a 12.19.10 4 SDG Summer School 2022 - Becoming a change maker

👉 NoWa

A SDG oriented game: help your tamagotchi mermaid to survive against pollution and starvation by running her village and its fields.‌
‌📱Want to know more about the game?

Capture d e cran 2022 09 20 a 12.31.25 SDG Summer School 2022 - Becoming a change maker

👉 Eyevy: a video game for the visually impaired

Exclusively based on sounds and physical touch, this video game should expand the availability and inclusivity of online games.
Want to know more about Hanfang’s project at the SDG summer school?
📱Check her Instagram interview and the project details

sdg watch SDG Summer School 2022 - Becoming a change maker

👉 Pain connection: a device to analyze and track chronic pains with patients

The data collected and their analyses will allow doctors to give a well balanced medical treatment
Want to know more about Celia and her teammate’s projects?
📱Check her Instagram interview and the project details

Capture d e cran 2022 09 20 a 13.55.11 SDG Summer School 2022 - Becoming a change maker

👉 Hello Kitten: a device to help people to manage their stress

A digital pet helps you become aware of your OCD to give you control over them.
📱Check the project details

lisanto 8ISzaVX0Djs unsplash SDG Summer School 2022 - Becoming a change maker

👉 Crowdsourced pavement accessibility interactive map: an app that helps wheelchair users find the best paths in the city

With the help of the MakerLab team, Yaelle has imagined and prototyped an interactive and crowdsourced map to provide the easiest itinerary for wheelchair users.
Want to know more about Yaelle and her teammates’ projects ?
📱 Check her Instagram interview and the project details

mighty plant SDG 4 SDG Summer School 2022 - Becoming a change maker

👉 MightPlant: an educational game on waste management

MightPlant is a resource management board game about the balance between natural resources and material wealth.

👉 Wheelchair accessibility

Making a video recording of what wheelchair users would experience when accessing a building.
📱 Check the project details

eva blue SfPOkp6 2eA unsplash SDG Summer School 2022 - Becoming a change maker

👉 Less Fast to cast (away): an upcycling clothes app

The app puts in contact amateurs and fashion designers to give a second life to fabric and fashion items.
Want to know more about Roua’s project?
📱Check her Instagram interview (in french)


Year after year, the Learning Planet Institute enables students to act on local and global challenges they are facing. Within the Makerlab, they learn how to build and prototype frugal solutions but also to apprehend the “maker” and “the open source” state of mind, allowing them to collectively create  a more sustainable world.


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LPI SDGSummerSchool2021 QuentinChevrier SDG Summer School 2022 - Becoming a change maker
Learning Planet Institute – SDG Summer School ©QuentinChevrier

[COMMUNAUTÉ] Portrait de Livio Riboli-Sasco, chercheur, co-fondateur de la Licence Frontières du Vivant, Leïla Périé, chercheuse et enseignante, Haize et Luzio

Livio Leila [COMMUNAUTÉ] Portrait de Livio Riboli-Sasco, chercheur, co-fondateur de la Licence Frontières du Vivant, Leïla Périé, chercheuse et enseignante, Haize et Luzio


Il fait frais en ce dimanche d’automne à Paris. Je rejoins Livio et ses deux fils, Haize, 6 ans et Luzio, 1 an et demi, dans un square du 13ème arrondissement. « Le Learning Planet Institute, c’est avant tout une histoire de famille, je ne me voyais pas en parler sans ma compagne Leïla Périé, et mes enfants. »


Livio Riboli-Sasco est né dans une famille de chercheur·se·s en santé publique. Son père, italien, fait de la recherche sur le lien entre cancer et alimentation et sa mère, française, sur le tabac, l’environnement et le cancer. « Mon parcours d’études, il est un peu tout tracé », explique Livio. Bon élève, il fréquente le lycée international public à Lyon, où il apprécie les cours de lettres, de sciences humaines ainsi que les cours de sciences. « J’adorais tout, j’étais très polyvalent ». C’est une classe préparatoire scientifique que choisit Livio. « Les sciences humaines et la littérature m’ont beaucoup manquées à ce moment-là. » Quelques années plus tard, en intégrant l’École Normale Supérieure (ENS), Livio renoue avec les humanités, notamment grâce aux cours d’histoire des sciences dispensés par Michel Morange mais aussi avec la mise en place, à la demande des étudiant·e·s, de cours sur les questions environnementales. En 2005, il fait partie de la première promotion du master Approches Interdisciplinaires du Vivant (AIV) au Learning Planet Institute, alors CRI. « C’était vraiment de bric et de broc », se souvient Livio. « À l’époque, j’étais élu à l’ENS et l’internat était géré par les étudiant·e·s. Je connaissais le personnel,  je leur ai donc demandé si on pouvait faire les cours dans la cantine après les repas. On l’a fait. On fonctionnait vraiment comme ça, il y avait presque une dimension militante. »

« Moi aussi je fais des activités à la cantine ! On fait des activités mais il n’y a pas beaucoup d’espace. », intervient Haize, le fils aîné de Leïla et Livio, qui nous a rejoints quelques secondes près du banc, avant de repartir jouer avec ses ami·e·s.

L’année du master, Livio fonde l’association Paris Montagne, qui a pour objectif d’établir des passerelles entre la jeunesse et le monde de la recherche scientifique, notamment via le programme « Science Académie » destiné aux lycéen·ne·s. Livio poursuit ses études à l’ENS et au Learning Planet Institute, débute une thèse en biologie, sous la direction d’un certain François Taddei (cofondateur du CRI). « L’idée, c’était d’explorer l’échange d’informations et l’évolution. Je n’ai jamais aimé faire de manipulations en labo, mais j’ai retrouvé ma passion en thèse, la philosophie (et en particulier la philosophie des sciences) ». Au sein de l’école doctorale du Learning Planet Institute, Livio écrit donc sa thèse sur l’information biologique (Son sujet: Evolving information in living systems : a pathway for the understanding of cooperation and other major transitions L’évolution de l’information dans les systèmes vivants : une approche pour la compréhension de la coopération et des transitions évolutives majeures).  Après sa thèse, il continuera avec la philosophie des sciences, en particulier sur la notion d’hérédité biologique. Un travail qu’il effectuera en collaboration avec Francesca Merlin de l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (IHPST), qu’il rejoint en tant que chercheur associé.

En 2011, Livio crée avec Anne le Goff la licence Frontières du Vivant (FdV) de Université Paris Cité au Learning Planet Institute, et dirige la première année de sa mise en œuvre. « Le Learning Planet Institute, c’est une longue histoire » lance Livio, alors que sa compagne Leïla Périé nous retrouve dans le parc.

Chercheuse, Leïla est entrée au Learning Planet Institute via l’association Paris Montagne il y a plusieurs années. « J’ai beaucoup gravité autour du Learning Planet Institute, c’était très stimulant », explique-t-elle. Leïla y a enseigné en master un module en biologie des systèmes.

« Nous avions carte blanche pour enseigner. Par exemple, on se servait de jeux de société pour faire passer des examens afin de faire comprendre le fonctionnement des systèmes biologiques. »

Leïla est aussi docteure, chercheuse titulaire au CNRS et cheffe d’équipe à l’Institut Curie dans le département de biophysique. Elle enseigne aujourd’hui les dynamiques cellulaires à l’ENS. « Eux aussi me laissent faire ce que je veux, c’est très agréable », sourit-elle. Un certain nombre des étudiant·e·s de master AIV de Université Paris Cité, hébergé au Learning Planet Institute, auxquels Leïla a donné des cours, sont venus en stage avec elle, et elle en garde un très bon souvenir. ·J’ai toujours dit aux étudiant·e·s du Learning Planet Institute : si vous êtes structuré.e, l’Institut va vous faire énormément de bien, cela vous ouvrira l’esprit. » Selon elle, ce qui est intéressant au Learning Planet Institute, c’est à la fois l’importance accordée à l’impact de la recherche, mais aussi une vision très évolutive des choses :

« Ce qui doit survivre survit, et ce qui ne soit pas survivre ne survit pas ! Ce n’est pas toujours agréable à vivre mais c’est important de ne pas trop s’attacher aux institutions pour les institutions, comme le dit Ivan Illich»

Le jour tombe peu à peu dans le parc, et nous nous mettons en marche pour rentrer au chaud. « Ce qu’il y a de mieux au Learning Planet Institute, c’est la diversité humaine ». Leïla et Livio ont le même avis à ce sujet : c’est ce qui fait sa richesse. En marchant, tous deux me racontent les anecdotes des débuts du Learning Planet Institute – et dont le campus est situé en plein cœur de Paris. Dans un jeu de ping-pong, Leïla et Livio se remémorent des histoires qui les ont amusés ou touchés.

« Aux débuts du Learning Planet Institute, en 2005, ce que j’ai beaucoup appris c’est que tout est plus ou moins possible, quand on sait s’organiser. C’est fou, on peut explorer plein de choses, faire des trucs marrants… », s’enthousiasme Leïla.

Chemin faisant, nous reparlons d’un sujet abordé un peu plus tôt avec Livio : la recherche participative. C’est une approche de la recherche qui les tient beaucoup à cœur tous les deux. En créant la coopérative « l’Atelier des Jours à Venir » en 2010, Livio, Leïla et leurs collègues chercheurs ont souhaité mettre en avant des manières différentes de faire de la recherche. Leur constat : le modèle académique dominant montre ses limites tant en termes de fiabilité que de dynamiques de production. Face à cela, la coopérative expérimente et forme à de nouvelles façons de faire de la recherche : chaque citoyen·ne, peut être inclus.e dans le processus, et en être l’acteur·rice.

Livio est salarié de la coopérative depuis de nombreuses années. « Nous sommes sept associé·e·s et quatre salarié·e·s. Ce qui nous réunit, ce sont des amitiés profondes, ce que nous faisons, un féminisme radical chez tous, et la volonté de rester dans l’humain plutôt que dans le virtuel. Nous avons un cadre très professionnel, avec une stabilité de l’emploi et un respect des conditions de travail, c’est vraiment important à nos yeux» Les activités de la coopérative peuvent être regroupées sous deux axes : le premier, c’est l’accompagnement à la recherche participative. « Ce sont des choses que j’aime beaucoup faire », se réjouit Livio.

« L’idée, c’est de faire de la recherche dans le temps long (5 à 10 ans), avec des citoyen·ne·s (des groupes de commanditaires souvent conviés par des acteurs territoriaux (mairies, associations locales, etc.) qui posent des questions aux scientifiques. ».

Par exemple, la coopérative a accompagné à Lisbonne un projet de recherche participative avec Joao Cao, animateur socioculturel et doctorant en philosophie, qui travaille avec les habitant·e·s d’un bidonville sur des incursions d’eau marine, qui menacent l’habitabilité de leur lieu de vie. « C’est une question clé pour la survie du territoire. Ce genre de démarche est génial pour les habitant·e·s, mais aussi pour la recherche. Dans ce cas précis, un type de vague très destructrice mais encore jamais décrit scientifiquement a été découverte. La recherche participative peut donc mener à de la recherche fondamentale, et le travail participatif avec des communautés locales peut avoir un impact significatif, ici au niveau mondial, pour tous les estuaires donnant sur un vaste océan ! »

L’Atelier des Jours à Venir porte ainsi des demandes de recherche dans de nombreux domaines: écologie, environnement, hydrodynamique, perception de la biodiversité, sciences de l’éducation…  Une autre recherche a récemment été menée avec des orthophonistes en langue basque. « Ces projets permettent de remettre la recherche dans le contexte de la vie des gens (comme la langue basque). On n’est plus seulement dans du théorique, mais dans quelque chose d’utile pour les territoires. On fait de la recherche sur un besoin hyper pratique (ici, les troubles du langage) sur lequel on peut avoir de l’impact et sortir des outils. » La langue basque est désormais la première langue à avoir des outils d’orthophonie sous licence Creative Commons.

Pourtant, cette approche participative manque parfois de crédit aux yeux des institutions. «Le système de recherche n’est toujours pas décentralisé et le changement de paradigme n’est pas opéré. Les institutionnels n’arrivent pas à imaginer que nos démarches puissent être sérieuses », explique Leïla, peinée. « On fait en sorte que notre recherche participative soit au moins d’aussi bonne qualité que la recherche classique. On y est très vigilants, si on ne parvenait pas à cet objectif de fiabilité de la connaissance produite, cela pourrait desservir le gens », renchérit Livio alors qu’il remplit les tasses de thé posées sur la table.  

Le deuxième pilier d’intervention de la coopérative, c’est justement l’accompagnement des changements de pratique dans la recherche. « On fait de l’épistémologie dans la recherche. Du Bruno Latour mis en pratique ! », sourit Livio, qui, au-delà de son activité à la coopérative, est chercheur associé à un laboratoire du CNRS en philosophie des sciences. « On travaille sur l’hérédité biologique avec Francesca Merlin. On fait de la science pour se faire plaisir, et je publie, de temps à autre. ».

Alors que nous discutons éducation, Haize, très motivé, effectue un exercice de mathématiques suggéré par sa maman : compter les macarons sur la table pour savoir combien chacun pourra en manger ! « Il va à l’école publique », m’expliquent ses parents. « Quand on s’intéresse de près à l’éducation comme nous, ce n’est pas toujours évident de les y envoyer car les moyens manquent sérieusement pour que l’éducation soit épanouissante pour tous les enfants, mais c’est un choix assumé pour que Haize et – dans quelques temps – Luzio puissent rencontrer des enfants de toutes origines sociales ! »
La nuit tombe en cette fin de journée et je prends congé de la petite famille à l’heure du bain.


Un portrait de Marie OLLIVIER

[COMMUNAUTÉ] Portrait de Anshu Bhardwaj, biologiste et data scientist

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LUTTER CONTRE LA RÉSISTANCE AUX ANTIMICROBIENS, SENSIBILISER PAR LE JEU



Anshu Bhardwaj est chercheuse en biologie et data scientist. Née dans une famille de médecins en Inde, elle souhaite dès le plus jeune âge aider les patients à plus large échelle que dans un cabinet. Anshu se destine rapidement à la recherche sur la résistance antimicrobienne (RAM), afin de développer des outils pour y faire face. Titulaire d’une bourse de recherche de longue durée au Learning Planet Institute, elle passe un an à Paris dans un environnement de recherche ouvert sur le monde, et décontracté. Portrait.


Anshu Bhardwaj est née dans une ville de taille moyenne en Inde. Dans la famille, c’est un peu une tradition d’être médecin : le père d’Anshu, son oncle et son frère le sont. En grandissant, la jeune fille s’intéresse aux patients et à leurs besoins : « Comment puis-je les aider ? Comment toucher des populations beaucoup plus larges ? ». D’aussi loin qu’elle se souvienne, c’est pour répondre à ces questions qu’Anshu a toujours voulu devenir chercheuse.

« J’aime travailler avec tous ceux qui souhaitent relever les défis de santé publique », dit-elle encore aujourd’hui. Le principal intérêt de recherche d’Anshu est de développer des outils pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM).

Titulaire d’un master en biotechnologie, Anshu s’intéresse très tôt aux approches interdisciplinaires. Passionnée par les plateformes d’analyse de données biomédicales, en particulier pour la compréhension de la biologie des infections et des maladies rares, elle souhaite par ce biais améliorer les traitements et les diagnostics.

En 2001, elle commence un doctorat en sciences de la vie (sur la compréhension des corrélations génotype-phénotype dans les maladies mitochondriales humaines) au Centre for Cellular & Molecular Biology (CSIR-CCMB) à Hyderabad en Inde. Elle l’obtient en 2008.

Un mois après l’obtention de sa thèse, Anshu co-fonde un laboratoire indépendant : l’Open-Source Drug Discovery, où elle conçoit et développe des processus de découverte de nouveaux médicaments grâce au crowdsourcing.

Titulaire de nombreux prix, dont celui de jeune innovatrice du PNUD (Programme des Nations-Unies pour le Développement), Anshu donne des conférences internationales, est rédactrice en chef de Frontiers in Systems Biology, Protein Bioinformatics et Computational Genomics, chercheuse associée au Science Translational Medicine, et membre du comité de rédaction du Journal of Genetics.  Au-delà des publications, la biologiste aime transmettre et co-construire avec ses étudiant·e·s.

En 2016, Anshu déménage son laboratoire de recherche à 200km de Delhi, un lieu vert et équipé des dernières technologies, dont un super-ordinateur. « Tous les étudiant·e·s m’ont suivie. Ils/Elles sont vraiment intéressé·e·s par les recherches que l’on mène ensemble» dit Anshu, qui a formé plus de 500 étudiant·e·s au total. Elle les surnomme « SciTechtives » et co-développe avec eux des outils d’analyse des données.

« Ces vingt dernières années, j’ai appris à comprendre les ensembles de données. » sourit Anshu, qui traite des informations sur les maladies rares et les maladies infectieuses comme la tuberculose, sujet sur lequel elle travaille depuis de nombreuses années.

« Beaucoup de personnes notamment en Inde, ne sont pas diagnostiquées. Le problème, c’est que nous utilisons de vieilles méthodes qui ne sont pas réactives. On ne sait pas ce que l’on a identifié : est-ce une réaction à la maladie ou au médicament ? Si l’on séquence un isolat, cette information est disponible au niveau de la séquence du génome. Cela nous aide à comprendre les infections bactériennes» explique Anshu, de manière claire et pédagogue.

Ces recherches sur le génome, ont permis à Anshu d’obtenir une bourse de longue durée au CRI (aujourd’hui Learning Planet Institute). « J’ai rencontré François Taddei et Ariel Lindner (co-fondateurs du Learning Planet Institute) en Inde il y a quelques années, nous travaillions sur le même projet.» Quelques mois plus tard, Ariel Lindner fait circuler un email pour proposer une bourse de longue durée au sein du CRI. Après 8 mois d’écriture de sa proposition, Anshu obtient la bourse. « À l’époque, les centres de recherche indiens ne s’intéressaient pas au sujet. Aujourd’hui, c’est le cas. »

Au Learning Planet Institute, Anshu a deux objectifs conformes au plan d’action mondial contre la RAM. Le premier : travailler sur les signatures génomiques afin d’identifier les agents pathogènes prioritaires, et le second : développer un jeu pour sensibiliser à la RAM.

Pour son premier objectif – de recherche – Anshu s’appuie sur son expérience en matière de crowdsourcing, de génomique fonctionnelle et comparative et de découverte computationnelle de médicaments. Elle examine la séquence du génome grâce à plus de 900 isolats cliniques dans 12 pays différents, et découvre que les marqueurs de résistance ne sont pas les mêmes selon le contexte. Ainsi, au Royaume-Uni ou en Malaisie, la résistance ne prend pas la même forme. La méthode de diagnostic et d’application clinique doit donc être adaptée à la communauté locale. « Nous devons maintenant chercher à comprendre les raisons de ces différences » poursuit Anshu, passionnée. « Au Learning Planet Institute, j’ai pu aller très loin dans la compréhension de ces mécanismes, bien plus loin qu’à la lecture de nombreux rapports scientifiques reconnus. »

Le second objectif d’Anshu, au Learning Planet Institute, était de développer un jeu vidéo sur la résistance antimicrobienne, pour encourager la compréhension des enjeux en classe : elle crée ArMoR, un jeu d’attaque-défense où les jeunes peuvent étudier l’attaque des bactéries, l’émergence de résistances dues à une utilisation inappropriée des antibiotiques et la comment les mécanismes de défense ne sont pas suffisants pour les contrer.

« Nous ne voulions pas d’un jeu qui soit trop informatif, où les enfants s’ennuient. Nous souhaitions créer un jeu plus engageant ». La version actuelle du jeu comporte sept niveaux de difficulté. Il est destiné aux étudiant·e·s en médecine, et est soutenu par l’OMS en Inde.

« Si je n’étais pas passée par le Learning Planet Institute, le jeu n’aurait pas forcément pris cette forme. Si j’avais fait la même chose ici, en Inde, je n’aurais pas fait les progrès que j’ai faits au Learning Planet Institute. »

Pour Anshu, les chercheur·se·s du Learning Planet Institute ont un état d’esprit non-traditionnel, disruptif et très ouvert sur l’extérieur. Une aubaine pour la biologiste indienne, dont le voyage au Learning Planet Institute était une première hors de son pays natal. « Pouvoir travailler dans un centre de recherche international, c’est une grande chance. Et je ne me suis pas fait que des collègues, mais aussi des ami·e·s, qui m’ont beaucoup appris. »  

Anshu le dit, la diversité des profils au Learning Planet Institute l’a fait évoluer en tant que chercheuse, mais aussi en tant que personne. « Personne n’a le même parcours, mais tout le monde a beaucoup à s’apporter. On découvre des choses dont on ne soupçonnait même pas l’existence. Chacun fournit un effort pour expliquer son travail aux autres. Le Learning Planet Institute offre cette interface où chacun peut échanger, profiter d’une vision plus holistique et grandir, tout en contribuant à la croissance des autres. »

« C’est aussi un environnement dans lequel on se sent soutenu, qui est très très relaxant mentalement. On travaille avec de bon·ne·s chercheur·se·s, mais surtout de belles personnes. Le Learning Planet Institute, c’est un ensemble de belles personnes. C’est incroyable. On finit toujours par avoir des discussions à la fois intéressantes et amusantes. »

Avec la pandémie, Anshu n’a passé qu’un an au Learning Planet Institute. Mais elle n’a pas dit son dernier mot : « Je réfléchis à d’autres projets. J’aimerais revenir, c’est certain », conclut-elle en souriant.


Un portrait de Marie OLLIVIER

Institut des Défis : une nouvelle démarche pour former au développement durable et à l’inclusion à l’université et en dehors

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La fin de la dernière année scolaire a aussi marqué la fin de la première version de l’Institut des Défis. Depuis deux ans, l’Institut des Défis (IDD), co-fondé par le Learning Planet Institute et Université Paris Cité, a pour mission d’engager une transformation de l’université en lien avec les Objectifs de Développement Durable (ODD), fixés par l’ONU.

Inscrit dans le cadre des « Initiatives d’Excellence » Université Paris Cité, le financement de l’Institut des Défis, dont la mission est apparue comme une nécessité, a été reconduit. L’occasion de dresser le bilan, d’apprendre de ces actions, de les affiner et de capitaliser sur les ressources produites pour les deux prochaines années.

La première mission historique de l’IDD est de transformer l’université (et par ruissellement, la société), en diffusant les méthodes et enjeux de l’intelligence collective et du développement durable. Ainsi, pendant deux ans, l’IDD a initié plusieurs projets en s’appuyant sur les savoir-faire emblématiques du Learning Planet Institute mais aussi sa méthodologie, ses outils et son environnement. Focus sur l’un de ces projets : Le Labo des Défis.

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Learning Planet Institute & UPCité – Labo des Défis ©QuentinChevrier

Cette année, le Labo des Défis, résidence créatrice, entrepreneuriale et participative, a accompagné, pendant trois mois et demi, 8 porteurs de projet. Le 23 juin, les porteurs de projets ont pu présenter à un jury leurs réalisations qui contribuent, chacune, au développement de l’éducation et de la durabilité.

  • Une autre danse : Donner une place au corps et aux émotions dans l’enseignement à l’université.
  • Virtuosi Kids : L’éveil musical est à la portée de tous les enfants.
  • SaVvHa : Faire de son métier un spectacle à vivre… et à transmettre
  • M.U. Mobile Utile : Dispositif personnalisé à la fois de prévention des troubles musculo-squelettiques et d’intégration des personnes en situation de handicap.
  • The Phoenix project : Espace d’échanges et de partage pour artisans textiles souhaitant réfléchir et faire réfléchir les citoyen·ne·s à ce que pourrait être un artisanat textile plus soutenable.
  • Tout un village : Solutions clés en main pour accueillir les nouveaux·elles arrivant·e·s dans une école et valoriser animateur·trice·s et ATSEM.
  • EcoGenA : Licence pro de Génie écologique en alternance avec des Apprentissages Actifs et Accessible pour tous·tes.
  • Innovation : Découvrir la communauté de pratique et ses nombreux avantages.
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Learning Planet Institute & UPCité – Labo des Défis ©QuentinChevrier

L’INSTITUT DES DÉFIS ÉVOLUE : L’UNIVERSITÉ ALIMENTE LA CITÉ, LA CITÉ DOIT AUSSI POUVOIR RENTRER DANS L’UNIVERSITÉ

Adaptant la stratégie d’Université Paris Cité, l’Institut des défis a pour nouvelle ambition de créer des points de rencontre entre les chercheurs – qui produisent de la connaissance – et les citoyens – qui peuvent en avoir besoin dans une situation de leur quotidien.

Edna Pezard est une chercheuse, qui travaille sur le sentiment d’insécurité  des personnes vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées, en situation de handicap..) dans l’espace urbain. L’accompagnement de l’Institut des Défis va lui permettre de former des décideur·se·s locaux·le·s (au niveau des mairies d’arrondissement) pour qu’ils intègrent ces problématiques au moment de concevoir l’espace public (souvent conçu par des hommes), mais également de mettre en place un dispositif de démarche participative (marches exploratoires, entretiens…) avec les habitant·e·s d’un quartier de Paris pour qu’ils/elles prennent part à la recherche de solution d’amélioration de l’espace urbain.

Dans les livrables prévus, une formation aux étudiant·e·s de l’école d’urbanisme d’UPCité leur permettra d’intégrer in utero cette problématique de l’insécurité urbaine afin qu’ils/elles soient en mesure de concevoir des espaces plus sûrs et plus inclusifs dans leur futurs emplois.

Ainsi, en intégrant les agent·e·s territoriaux aux démarches de recherche, l’université ne nourrit pas seulement la société mais profite aussi de son expertise. L’Institut des Défis intègre donc une nouvelle dimension à ses activités : une dimension territoriale et locale. Les différents programmes de l’IDD ont ainsi été repensés pour s’inscrire dans des projets de collectivité afin de créer pour et avec les citoyen·ne·s et décideur·euse·s locaux·ales.

LPI UP ForumRe inventonsUniversite QuentinChevrier Institut des Défis : une nouvelle démarche pour former au développement durable et à l'inclusion à l'université et en dehors
Learning Planet Institute & UPCité – Forum Réinventons Université ©QuentinChevrier

FORMER LES ENSEIGNANT·E·S POUR QU’ILS/ELLES FAVORISENT L’ÉMERGENCE DE PROJETS SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE CHEZ LEURS ÉTUDIANT·E·S

Au sein de l’Université, et au-delà de la mise en place de programmes, l’Institut des Défis a ressenti le fort besoin de formation des enseignant·e·s sur les enjeux du développement durable. L’IDD a donc intégré une démarche globale sur la durabilité dans ces programmes : c’est en formant les enseignant·e·s que ceux/celles-ci pourront ensuite former les étudiant·e·s sur ces enjeux.

UNE NOUVELLE UNITÉ D’ENSEIGNEMENT « TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET ENJEUX SOCIÉTAUX » BASÉE SUR LA CRÉATION DE PROJETS ÉCOLOGIQUES

Une Unité d’Enseignement (UE) libre « Transition Écologique et Enjeux Sociétaux » (TEES) a été créée à Université Paris Cité par Gaëlle Charron, accompagnée par les équipes de l’Institut des défis. L’UE TESS a été inspirée du semestre ODD déjà lancé au Learning Planet Institute pour les étudiant·e·s de la Licence Frontières du Vivant.

Le but est de permettre aux étudiant·e·s d’appréhender les enjeux du développement durable et de créer des projets en respectant une approche de durabilité. Chacun de leur projet doit répondre aux objectifs de développement durable définis par l’ONU.

Le 8 juin dernier, une centaine d’étudiant·e·s inscrit·e·s à la première édition de l’UE transverse « Transition Écologique et Enjeux Sociétaux » ont présenté leurs travaux de sensibilisation à ces enjeux.
Au-delà des contenus d’enseignements qu’il a apportés pour l’UE, l’IDD a accompagné les enseignant·e·s d’Université Paris Cité, pour qu’ils/elles appuient leur apprentissage sur des projets concrets (project-base learning), en complément des cours magistraux.

UNE UNIVERSITÉ D’ÉTÉ, SUR LA PÉDAGOGIE DE LA DURABILITÉ, QUI SERT D’EXEMPLE

De mi-juin à fin juillet, avec le MakerLab, l’IDD a participé à l’organisation de la SDG Summer School du Learning Planet Institute, sur les enjeux de santé liés aux enjeux climatiques. L’école d’été a accueilli 18 élèves, venus des quatre coins du monde, en partenariat avec Tsinghua University et l‘Université de Genève.

En parallèle, Université Paris Cité et le Learning Planet Institute, à travers l’Institut des Défis, ont organisé un colloque sur la “pédagogie pour la durabilité”, dédié aux acteur·trice·s de l’enseignement des transitions dans le supérieur. L’objectif de ces deux jours était à la fois de découvrir des initiatives inspirantes dans l’enseignement des transitions avec des partages d’expériences éducatives innovantes, mais aussi, via un jeu de rôle pédagogique, de réfléchir et d’imaginer collaborativement ce qui pourrait constituer une formation-socle commun pour opérationnaliser les recommandations du rapport Jouzel-Abadi. De fait, ce colloque s’inscrit dans la dynamique du rapport “Sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur” de Jean Jouzel, climatologue et vice-président du GIEC, qui préconise de former aux enjeux de la durabilité 100% les élèves en première année de Licence d’ici trois ans, quelque soit la discipline étudiée. Et pour pouvoir former les étudiant·e·s, il faut d’abord former les enseignant·e·s. C’est dans cet esprit que l’université d’été du Learning Planet Institute a ouvert ses portes à ces enseignant·e·s afin qu’ils/elles puissent observer les manières de faire et d’apprendre et les diffuser à leur tour.

Au bout de deux années, c’est un premier chapitre qui se clôt pour l’Institut des Défis. Fort de son expérience, le programme va continuer d’œuvrer à la sensibilisation aux enjeux de développement durable, tout en adoptant une démarche plus globale. Suite logique à cette approche systémique, en septembre, l’IDD a pour ambition de lancer différents programmes-actions sur l’inclusion. Ce nouveau sujet de recherche et d’expérimentation promet déjà d’enrichir les projets de l’Institut des Défis et ceux du Learning Planet Institute.

LPI UP LaboDesDe fis QuentinChevrier 2 Institut des Défis : une nouvelle démarche pour former au développement durable et à l'inclusion à l'université et en dehors
Learning Planet Institute & UPCité – Labo des Défis ©QuentinChevrier

[Publication] Quantifying the rise and fall of research fields

bodie gold digging copy 2 [Publication] Quantifying the rise and fall of research fields

How do research fields evolve? Are there universal patterns behind the growth and decay of research areas? And can we better understand the roots of innovation?

These are the questions at the core of a recent article published by the Interaction Data Lab at the Learning Planet Institute. Using data from 1.5M articles from the preprint repository arXiv, they collected the publication history of 175 research fields from Physics, Maths, and Computer Science.

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Field network from arXiv. Nodes are research fields (denoted by their arXiv name), that are linked if they are associated with similar articles. We see 3 main areas (Physics, Mathematics, and Computer Science), and their interfaces (quantitative biology, quantitative finance)

Some of these fields have peaked in the 1990’s, with only little activity today (such as High Energy Physics), while other fields are booming (such as AI). Some have been of importance for decades, while other have mostly gained interest for a few years. Despite this diversity, researchers in the team found that all fields follow a well-defined rise and fall pattern, characterised by a peak time (when the field is at peak activity relative to the first article) and a width (for how long there is a sustained activity). By estimating these parameters for each field, the researchers could align all curves on a universal « law » of evolution, allowing them to compare these different fields on the same terms.

Screenshot 2022 06 24 at 16.35.50 1 [Publication] Quantifying the rise and fall of research fields
Universal rise and fall evolution of research fields.

Using this method, the team then looked at the characteristics shared by scientists and articles at different stages of evolution of a research field: its creation, adoption, peak, early and late decay. They found that early stages, when the field is in its most « innovative » phase, are characterised by small interdisciplinary teams of early career researchers publishing disruptive work, while late phases exhibit the role of specialised, large teams building on the previous works in the field.

Screenshot 2022 06 24 at 12.18.50 [Publication] Quantifying the rise and fall of research fields

As such, these results unravel key characteristics shared by the « pioneers » in research: young, interdisciplinary, risk taking. Future work will extend these findings to larger databases going beyond the technical fields studied.

For more information, you can read the full paper here:

Quantifying the rise and fall of scientific fields
Science advances by pushing the boundaries of the adjacent possible. While the global scientific enterprise grows at an exponential pace, at the mesoscopic level the exploration and exploitation of research ideas are reflected through the rise and fall of research fields. The empirical literature ha…
journal.pone.0270131 [Publication] Quantifying the rise and fall of research fields

and read this Twitter thread:


Communiqué – Les projets Savanturiers s’exportent hors des murs du Learning Planet Institute et rejoignent l’AFPER

SAVANTURIERS CONGRES20180608 CONGRES paris 09787 1 1 Communiqué - Les projets Savanturiers s'exportent hors des murs du Learning Planet Institute et rejoignent l'AFPER

Le 22 avril, le Learning Planet Institute et l’Association Française pour l’Education par la Recherche (AFPER) ont conclu un accord ayant pour objectif d’essaimer les projets Savanturiers à l’extérieur de l’Institut.

Depuis sa création, le Learning Planet Institute initie, prototype et co-construit des projets d’intérêt général en leur offrant un écosystème propice à leur développement. Véritable accélérateur pour ces initiatives, l’Institut les aide à grandir et leur permet de devenir autonomes. Cette volonté d’essaimer a rencontré le souhait d’Ange Ansour, directrice du programme Savanturiers-École de la recherche, de porter le projet au sein de l’AFPER, qu’elle a co-fondée. L’association a pour ambition d’agir auprès des éducateurs et des élèves, pour favoriser leur réussite, le développement de leurs perspectives professionnelles, et leurs engagements citoyens à l’heure de l’anthropocène.

UN PROJET NÉ DE LA RENCONTRE ENTRE RECHERCHE ET ENSEIGNEMENT QUI A ACCOMPAGNÉ 40 000 ÉLÈVES

Savanturiers-Ecole de la Recherche est né de la rencontre entre les idées et expérimentations pédagogiques d’Ange Ansour dans le domaine de l’enseignement scolaire et celles de François Taddei, dans les domaines de la recherche et de l’enseignement supérieur. Porté depuis 2013 par Ange Ansour et le CRI, devenu depuis le Learning Planet Institute, le projet Savanturiers n’a cessé de croître : près de 40000 élèves-chercheurs ont mis en place des projets de recherche sur des thèmes aussi complexes que les neurosciences, l’astrophysique ou encore les sciences humaines et sociales. Ce sont également des milliers d’enseignants de maternelle, élémentaire ou secondaire qui ont fait évoluer leurs pratiques de classe en adoptant la posture du pédagogue-chercheur, aux côtés de centaines de mentors, ingénieurs ou chercheurs, qui ont su transmettre leurs savoirs et ouvrir le monde de la recherche.

En appui sur les fondations construites au Learning Planet Institute, Savanturiers-Ecole de la Recherche, porté par l’AFPER, continuera de développer l’éducation par la recherche auprès de tous les élèves, mentors et enseignants en France et à l’international. Le Learning Planet Institute, quant à lui, perpétue son engagement fondateur auprès de la jeunesse, et poursuit la pérennisation et le déploiement de ses activités à l’intention des jeunes et des éducateurs.


A PROPOS

LEARNING PLANET INSTITUTE
Le Learning Planet Institute est un acteur du monde académique et de l’entreprenariat social. Fondé sur l’interdisciplinarité, l’Institut associe recherche, pédagogie et technologie pour accompagner les individus, les collectifs et les organisations à construire une société apprenante pour un monde plus durable.

L’Institut est un centre de recherche et de développement, un lieu d’enseignement et de formation qui s’étend de la maternelle au doctorat et tout au long de la vie. Son hub d’innovation numérique ouvre des perspectives inédites pour explorer et partager le savoir, permettant ainsi à la communauté mondiale d’acteurs du changement de faire face, collectivement, aux enjeux sociétaux et environnementaux.

Depuis sa création, le Learning Planet Institute bénéficie du soutien de nombreux partenaires dont la Fondation Bettencourt Schueller, Université Paris Cité, CY Cergy Paris Université, le Secrétariat Général pour l’Investissement, la Ville de Paris, l’Inserm et l’UNESCO.

Nous avons la conviction que la jeunesse, l’apprentissage tout au long de la vie et l’intelligence collective sont nos meilleurs leviers de changement de nos sociétés.

AFPER
L’Association française pour l’éducation par la recherche (AFPER) fédère et mobilise les communautés scientifique et éducative au service de la réussite de tous les élèves, du développement de leurs perspectives professionnelles et de leur engagement citoyen éclairé en anthropocène.

L’éducation par la recherche, alliant savoirs scientifiques et expertises professionnelles, fonde et définit l’action et l’éthique de l’AFPER.

L’AFPER accompagne les institutions et acteurs éducatifs dans la création et la mise en œuvre de dispositifs pédagogiques et déploie des projets scientifiques autour de l’école en collaboration avec les enseignants en collaboration avec les enseignants.

L’AFPER agit également autour de l’école sur les temps périscolaires et extrascolaires en collaboration avec les associations partenaires pour doter tous les jeunes d’un capital culturel scientifique.

L’AFPER est présidée par Roland Lehoucq et dotée d’un Conseil scientifique et stratégique présidé par Marc Demeuse. Ange Ansour assure la direction de l’AFPER.

Le Learning Planet Institute lance un MOOC sur les enjeux de durabilité pour bâtir, ensemble, des solutions pour un monde soutenable

MOOC piste monde soutenable Learning Planet Institute Le Learning Planet Institute lance un MOOC sur les enjeux de durabilité pour bâtir, ensemble, des solutions pour un monde soutenable

En partenariat avec l’Agence Française de Développement, le Learning Planet Institute propose le MOOC “Quelles solutions pour un monde durable ?” accessible à tou-t-e-s sur les enjeux de durabilité. Début des cours le 23 mai.

Le Learning Planet Institute mobilise trois de ses expertises pour proposer un parcours pédagogique sur les défis liés aux transitions écologiques et sociales : l’interdisciplinarité, l’intelligence collective et la recherche. Les enjeux de durabilité sont complexes et concernent toutes les dimensions de notre société nécessitant la mobilisation de plusieurs champs disciplinaires.
A travers 12 capsules vidéos, l’apprenant.e appréhende donc peu à peu ces problématiques dans une approche systémique pour ensuite explorer les pistes possibles pour la construction d’un avenir prospère.

TROIS VOLETS POUR ACQUÉRIR DES CONNAISSANCES SOLIDES ET INTERDISCIPLINAIRES SUR LA DURABILITÉ

Dispensé par Gaëll Manguy, Directeur du développement et des relations internationales, au Learning Planet Institute, le MOOC “Quelles solutions pour un monde durable ?” s’articule autour de trois grandes parties.

Comment l’Homme est devenu une puissance géologique capable de transformer la Terre ?
Dans un premier temps, il s’agira de définir le cadre dans lequel s’inscrivent les enjeux de durabilité : les grands principes physiques, les limites naturelles de notre planète, les caractéristiques démographiques, économiques, sociales et environnementales qui ont permis le développement de l’humanité.

Quels indicateurs caractérisent notre développement et quelles conséquences pour le système Terre ?
La deuxième partie sera l’occasion d’identifier la nature des défis à relever. Il sera proposé à l’apprenant de découvrir les ressources physiques et celles issues du vivant qui nous permettent de subvenir à nos besoins mais dont certaines sont également mises en péril par nos activités.

Comment concevoir un cadre juste et sûr de prospérité pour l’avenir ?
Enfin, Gaëll Mainguy propose de porter un regard prospectif sur les besoins à venir de l’humanité et de passer en revue certains modèles théoriques et cadres institutionnels qui peuvent aider à concevoir des pistes de solutions.


UNE FORMATION GRATUITE, CERTIFIANTE, BASÉE SUR L’INTELLIGENCE COLLECTIVE

La formation, qui commence le 23 mai, est gratuite et donne accès à la délivrance d’un certificat.

Quelles sont les modalités d’évaluation ?
Le MOOC s’effectue en auto-formation et s’appuie sur l’intelligence collective pour définir ensemble certains concepts et s’évaluer entre pairs. De nombreuses ressources seront fournies pour approfondir chaque chapitre.

A qui s’adresse ce MOOC ?
Le MOOC est particulièrement adapté à toutes les personnes qui souhaitent se familiariser avec les enjeux de durabilité. Il est également une étape préliminaire intéressante pour des programmes de formation comme les écoles d’été ou autres enseignements par projet afin d’apporter un socle de connaissances commun à un groupe d’apprenant.e. Le MOOC ne nécessite pas de connaissances ou compétences préalables.

Qui est partenaire du Learning Planet Institute sur le projet ?
L’Agence Française de Développement (AFD) met en œuvre la politique de la France en matière de développement et de solidarité internationale.

S’inscrire


POUR ALLER PLUS LOIN – Le Learning Planet Institute propose aussi un MOOC pour les acteur·rice·s de l’éducation sur les enjeux du développement durable à l’école

Le Learning Planet Institute a aussi produit un MOOC pour les membres de la communauté éducative et scientifique autour de l“Education en anthropocène” qui était une invitation pour ces acteur.rice.s à engager une réflexion sur les principes, les finalités, les valeurs et les modes opératoires de l’éducation en anthropocène.
Plus de 25 chercheur· ses, expert·es, enseignant·es et jeunes apportent des éclairages historiques, perspectives et solutions pour la classe et pour l’engagement des jeunes.

Capsules vidéo


Des talents du Learning Planet Institute à la Biennale Internationale Design de Saint-Étienne

brainproject Des talents du Learning Planet Institute à la Biennale Internationale Design de Saint-Étienne

Du 6 avril au 31 juillet 2022, sept expositions autour du thème des “Bifurcations” seront dévoilées à l’occasion de la 12e Biennale Internationale Design Saint-Étienne. L’une d’elle, “Le Monde, sinon rien, Pour un Bauhaus du Vivant” mobilise de nombreux·se·s chercheur·se·s et étudiant·e·s qui évoluent au sein du Learning Planet Institute.

Depuis mars 2020, la France a bifurqué en un temps record”. Pensée comme l’illustration de nos écarts de parcours et comme la démonstration des enjeux contemporains du design, “Bifurcations” mobilise de nombreux membres du Learning Planet Institute (étudiants, designers, chercheurs et makers) autour d’une exposition : Le Monde, sinon rien, Pour un Bauhaus du Vivant.

UNE EXPOSITION QUI RÉSONNE AVEC LES ENGAGEMENTS DE LEARNING PLANET INSTITUTE : NAVIGUER ENTRE LES DISCIPLINES, APPRENDRE PAR LE FAIRE, S’ENGAGER POUR L’ENVIRONNEMENT

En écho à la Staatliches Bauhaus, une école créée par l’architecte, designer et urbaniste allemand Walter Gropius pour des artistes et des artisans capables de donner du sens à une époque bouleversée, l’exposition Le Monde, sinon rien, Pour un Bauhaus du Vivant rassemble artistes et scientifiques autour des bouleversements induits par l’anthropocène (ère dans laquelle l’être humain modifie de manière durable son environnement.)

L’exposition qui s’appuie sur la mise en réseau d’écoles et de laboratoires entre en résonance avec le Learning Planet Institute, tiers-lieu au carrefour des sciences, du numérique et des apprentissages, liés par les engagements environnementaux.

La participation du Learning Planet Institute est venue de l’idée de rapprocher scientifiques et designers dans un même principe d’écoles de création.” Ainsi, il était logique pour Sophie Pène, commissaire de l’exposition, de créer des ponts entre l’Institut et la Biennale. Le Learning Planet Institute, armé de sa volonté de transformer l’éducation via l’apprentissage par le faire et l’action pour permettre à chacun d’agir directement sur son environnement local et global. L’ancienne directrice du Master AIRE d’Université Paris Cité, hébergé au Learning Planet Institute a su donner un espace d’expression aux talents qu’elle avait rencontrés à l’Institut, en accord avec l’ambition artistique de la Biennale.

Sophie Pène ajoute : “J’en profite pour remercier mon co-commissaire, Benjamin Graindorge, designer, scénographe et enseignant à l’Esadse. Je souligne aussi la confiance dont a fait preuve Thierry Mandon, directeur de la Cité du design, ancien secrétaire d’Etat de l‘Enseignement supérieur et de la recherche, en François Taddei et dans les équipes du Learning Planet Institute pour compléter l’approche des designers sur les apprentissages.”

CINQ TOTEMS POUR METTRE EN LUMIÈRE LES PROJETS OPEN SOURCE ET INTERDISCIPLINAIRES DES CHERCHEURS, ÉTUDIANTS ET MAKERS

L’exposition se décline en cinq grands “totems” :

· Fantômes rappelle la place du passé et des héritages dans lesquels s’ancrent les explorations.

· Polyphonie est le terme qui traduit la vie sensorielle d’un territoire. Il y a des sons, des chants, des voix. La polysensorialité est le signe que des mondes vivants coopèrent en interdépendance, en émulation et, parfois, en tension.

  • Bird songs for human(e) voices de Pauline Provini (UMR U1284, Université Paris Cité – Inserm, Learning Planet Institute) fabrique un appareil pour rendre leurs voix aux humains en étudiants comment les oiseaux chantent.
  • Capteurs du MakerLab par Adrien Husson, Joël Chevrier et Kevin Lhoste. Depuis 10 ans, au MakerLab du Learning Planet Institute, tous les arrivant·e·s sont invité·e·s à utiliser Movuino, un capteur de mouvement open source, pour leur initiation à la conception d’objets connectés. Découvrez 3 ans de recherche d’Adrien Husson, designer chercheur, dans l’équipe de recherche de Joël Chevrier, Professeur de physique (Université de Grenoble et UMR 1284, Université Paris Cité – Inserm, Learning Planet Institute) et soutenu par Kévin Lhoste, chercheur, maker et manager du MakerLab.
  • Le Sensitive Pen par Ana Phelippeau et Adrien Husson reprend le design du Bic® 4 Couleurs. Familier et discret, il intègre un capteur Movuino, qui enregistre l’écriture, la posture et la préhension de la main, la pression sur la mine. Sensitive Pen facilite des diagnostics des troubles de l’écriture, chez les enfants ou les adultes. La neurologie, le design et le making s’unissent pour des solutions légères à des problèmes de santé.
  • La Lampe RGB (Red-Green-Blue) d’Adrien Husson. Un capteur de mouvement commande les changements de couleurs de la lampe. L’utilisateur joue avec la synesthésie mouvement – couleur.
Capture d e cran 2022 04 13 a 16.20.04 Des talents du Learning Planet Institute à la Biennale Internationale Design de Saint-Étienne
Adrien Husson, Lampe RGB

· Territoire désigne la forme issue des enquêtes, il s’agit de l’espace esthétique, mental ou physique où l’on vit et dont on vit.

  • Transbiome, Clara Lehenaff et Bastian Greshake Tzovaras. Les femmes trans qui ont recours à la chirurgie génitale d’affirmation ont un nouvel organe – le néovagin – avec de véritables besoins gynécologiques. En effet, chaque partie de notre corps contient bactéries et champignons, qui constituent normalement une écologie saine de microbes – nos « microbiomes ». Ainsi, les deux chercheuses étudient ce qu’est un microbiome « normal » pour une femme trans.
  • The Brain Project, Katja Heuer et Roberto Toro et Vaibhav Sahu
    The Brain Project illustre un domaine de recherche en science ouverte, l’open data de la neuro-anatomie. Les cerveaux (humains ou animaux) sont modélisés par Katja Heuer et Roberto Toro (Pasteur, anciennement UMR U1284, Université Paris Cité – Inserm, Learning Planet Institute) à partir de millions de données de connexions. Leur doctorant, Vaibhav Sahu (École doctorale FIRE, Université Paris Cité, Learning Planet Institute), a fabriqué une machine optique qui permet l’analyse visuelle de couches de données. Les recherches contemporaines transforment notre imaginaire des organes.
the brain project Des talents du Learning Planet Institute à la Biennale Internationale Design de Saint-Étienne
Katja Heuer et Roberto Toro, Human tractography unfolded spherical model, 2020

· Enquête évoque le travail créateur dans les écoles d’art et design, dans les laboratoires de recherche où chacun·e part d’une curiosité ou d’une question puis mène son expédition en cherchant des sources et des analogies.

· Diplomatie rappelle que la traduction et l’accompagnement sont une fonction de l’activité créatrice. Cela, principalement dans un monde en transformation, où certain·e·s – majoritairement les plus jeunes – captent des alertes, des traces, des pistes que tout le monde ne perçoit pas encore. Les mondes révélés par des jeunes créateur·ice·s et chercheur·e·s rendent sensibles des possibilités que l’on peut, à son tour, ressentir et s’approprier pour ses propres intentions et projets.

  • Open Dialysis de Chetan Kumar Velumurugan (École doctorale FIRE, Université Paris Cité, Learning Planet Institute). La maladie rénale chronique (MRC) tue chaque année 1,5 millions de personnes. La dialyse fait partie des traitements essentiels. Or les appareils sont trop chers pour de nombreuses régions du monde. Open Dialysis est un système de dialyse open source et low-cost.
  • La boîte à moustique, ou Bitoscope par Félix Hol, biophysicien à l’Institut Pasteur et à l’UMR U1284 (Université Paris Cité – Inserm, Learning Planet Institute). Cette boîte analyse la rationalité des choix des moustiques à travers l’observation de leurs comportements lors d’une piqûre (déambulation, exploration de la peau, choix de l’endroit où percer la peau). C’est un appareil simple, fabriqué à faible coût au MakerLab par Félix Hol avec Kevin Lhoste.
  • Stress Detection par Rajeev Mylapalli (École doctorale FIRE, Université Paris Cité, Learning Planet Institute). C’est un prototype qui permet d’auto-contrôler son niveau de stress : deux piles, une plaque Arduino, un capteur Movuino et un bracelet montre imprimé au MakerLab.
Capture d e cran 2022 04 13 a 16.22.11 Des talents du Learning Planet Institute à la Biennale Internationale Design de Saint-Étienne
Chetan Kumar Velumurugan, Open Dialysis

A noter que Marion Voillot (École doctorale FIRE, Université Paris Cité, Learning Planet Institute, IRCAM-STMS et l’ENSCI-Les Ateliers) animera aussi un atelier dans le cadre de la Biennale, le mercredi 13 avril autour du CoMo.education, développée au sein de l’IRCAM est destinée aux enseignant·es et élèves de maternelle afin de raconter des histoires sonores et en mouvement. L’objectif de cet atelier est de sensibiliser les acteurs et actrices de l’éducation à la question de l’intégration du numérique à leurs pratiques pédagogiques.

Le Monde, sinon rien” facilite et amorce une école virtuelle de re-création en mettant en réseau des écoles, des laboratoires et des ateliers de différents champs disciplinaires. Les étudiant·e·s viennent s’ancrer dans un état du monde et affirment leur capacité à redessiner les objets du monde pour des êtres humains et non humains, des êtres vivants et non vivants.” Une volonté qui n’est pas sans rappeler celle du Learning Planet Institute, fier de voir autant de talents et de projets mis en avant lors de cette 12ème Biennale Internationale Design à St Etienne.


Informations pratiques

du 6 avril au 31 juillet

Lieu
Cité du design
Bâtiment H
3 rue Javelin Pagnon
42000 Saint-Étienne

Horaires
Mardi au dimanche, 10h – 18h
Samedi, 10h – 20h

Commissariat
Benjamin Graindorge – École supérieure d’art et design de Saint-Étienne
Sophie Pène – Learning Planet Institute

Liens
Site de la Biennale
Site de l’exposition : « Le Monde, sinon rien, Pour un Bauhaus du Vivant »